L'improvisation en Chicago Blues
Auteur : MikAdien
Introduction
Les solos de blues sont la plupart du temps improvisés, « se faire un blues » est d’ailleurs la base du jam pour beaucoup de guitariste. Cependant que l’on soit débutant où confirmé, l’impro peut très vite tourner en rond autour de quelques plans et devenir source de prise de tête pour le guitariste. C’est pourquoi nous allons voir dans ce dossier comment apporter de la couleur à nos improvisations blues.
Théorie
Le Chicago blues (blues électrique) a une structure relativement simple à comprendre. Nous allons prendre l’exemple d’un "12 bar blues" en Mi dans ce cours, mais les propos sont applicables à toutes les tonalités.
Mi | Mi | Mi | Mi |
La | La | Mi | Mi |
Si | La | Mi | Si |
Les silences
Une case = une mesure
Il est important d’avoir une idée de la grille sur laquelle on improvise, mais nous y reviendrons plus tard, concentrons nous d’abord sur la gamme à employer.
Le blues est un style qui mélange majeur et mineur, je recommande de commencer à improviser avec la pentatonique mineure et de lui rajouter des notes au fur et à mesure.
Voici notre pentatonique mineure de Mi :
Parmi ces positions la plus courante et la plus pratique est la position 1, présente au début du manche et à la case 12.
Cependant cette pentatonique sonne très neutre, pour lui rajouter une couleur très blues on peut lui rajouter la "blues note" où dans notre langue la note bleue. Cette note est la quarte augmentée où la quinte diminuée, c’est l’intervalle du triton. Pour le Mi, cette note est le Si bémol (A# sur le schéma).
On appelle souvent cette gamme la pentatonique blues.
On obtient déjà de nombreuses possibilités supplémentaires avec cette note bleue, on peut même faire des montées chromatiques (montées demi ton par demi ton, ou case par case). Continuons donc avec ces chromatismes et rajoutons la septième majeure le Mi bémol (D dièse sur le schéma).
On est déjà en présence d’une gamme de blues très complète mais on peut allez plus loin dans le métissage majeur/mineur. La note la plus importante d’une gamme avec la quinte juste et la tonique c’est la tierce. C’est elle qui va déterminer si la gamme est majeure ou mineure, donc pourquoi pas rajouter une tierce majeure ? Ici il s’agira d’un La bémol (G# sur le schéma).
Comme vous le voyez, le schéma commence à être bien rempli et les possibilités encore plus grandes. Ne nous arrêtons pas en si bon chemin, et rajoutons encore d’autres notes. Une très coloré que j’apprécie beaucoup est la sixte majeure, le Do dièse dans notre cas (C dièse sur le schéma).
Si vous trouvez que c’est trop, je tiens à vous rappeler que tous ces ajouts sont facultatifs, et qu’ils sont souvent des notes de passage colorant l’impro, chose que nous verront par la suite avec des exemples de plans.
Les notes manquantes pour avoir une gamme chromatique sont la seconde mineure, la seconde majeure et la sixte mineure. Ces notes sont parfaitement intégrables, mais c’est plus difficile de les placées.
Deux manières d’improviser
Avant de me lancer dans les techniques et les plans, je vais faire le point sur un sujet sur les deux manières d’improviser sur une grille d’accords.
La plus courante revient à trouver la tonalité de la grille et d’improviser sur une gamme correspondante. A noter que dans le cas de la grille plus haut, nous sommes en Mi majeur mais la nature du blues nous permet de jouer en Mi mineur/blues. On dit d’ailleurs que mineur sur majeur ça marche mais pas l’inverse.
Dans ce cas de figure, on peut insister sur les notes de la grille pour coller le mieux possible avec la rythmique mais nous restons dans la même tonalité.
La seconde, utilisée en jazz est plus complexe à mettre en œuvre, on change de gamme à chaque changement d’accord. Je ne vais pas m’attarder là-dessus mais sachez que cette méthode est applicable en blues. Plutôt que de simplement insister sur les notes de l’accord vous pouvez allez jusqu’à jouer sur sa propre gamme blues, mais cette technique demande plus de maîtrise et sera donc peu abordée dans les plans.
Les techniques
Le solo de blues est la base même du solo de guitare, il possède donc de nombreuses techniques récurrentes que nous allons survoler. Si vous souhaitez les travailler je vous conseille les cours disponibles dans la rubrique "techniques".
Le bend
Grand classique de la guitare cette technique consiste à tirer/pousser la corde pour obtenir une montée semblable à un slide au bottleneck.
Les variantes de bend
Le bend possède de nombreuses variantes, en voici quelques unes courantes en blues :
Le double bend :
Le bend avec cordes étouffées :
Le double bend (très SRV) :
Le bend avec un autre note :
Le legato
Le legato est une succession de Hammer et de Pull off (appogiatures). Très utilisé par les shredders, il peut également être utilisés en blues.
Assonance/dissonance
Jouer deux notes (voir plus) en même temps c’est très blues, et ce qu’elles soient assonantes où dissonantes.
Assonance.
Dissonance.
L’alternance
De nombreux plans utilisent cette méthode, il suffit de prendre le même principe que la technique précédente en alternant les notes.
Les plans
Pour passer de la théorie à la pratique nous allons utiliser quelques plans courant utilisant où non les fameux écarts de gamme cités en première partie. Ces exemples sont dans la tonalité de Mi.
Grand classique, ce genre d’alternance avec bend est très répandu.
Plus compliqué mais très classique aussi.
Dans le même style mais avec la blues note.
On use d’un legato avec la blues note pour colorer le plan, si vous n’y arrivez pas, remplacez le legato par un simple hammer pull-off.
Ici on use d’alternance et d’assonance et on utilise la tierce majeure (en fluo).
Là ça devient sérieux avec assonance, dissonance, triton et tierce majeure.
Ici on a une blues note et une sixte majeure.
Voici le genre de plan utilisant la méthode d’improvisation accord par accord.
Ce genre de plan permet une vraie interaction entre la rythmique et le solo.
Conseils et conclusion
Pour conclure je vais vous donnez quelques conseils personnels à mettre en pratique pour enrichir vos impros :
- Ecoutez de grands guitaristes jouer : cela vous inspirera pour vos solos et vous aidera à vous constituer un style propre à condition de ne pas toujours écouter les mêmes choses.
- N’abusez pas de certaines techniques : trop de bend tue le bend, trop de dissonance tue la dissonance, trop de vitesse tue la vitesse.
- Laissez votre cœur jouer : avec cette phrase digne d’un disney je voulais vous dire que le blues et avant tout une histoire de feeling (sentiment), et que toutes les gammes et plans ne sont là que pour vous aider à vous exprimer.
- Variez les positions : même si j’avoue ne pas avoir mis beaucoup d’exemples dans d’autres positions de la première, il faut savoir jouer sur tout le manche pour profiter au mieux des possibilités de notre instrument.
- Soyez unique : votre style de jeu doit avant tout vous plaire, pour cela faites le point de vos techniques et sonorités préférés pour trouvez votre style.
Sur ce merci de m’avoir lu, si vous avez toutes remarques où questions faites le moi parvenir.
Voici un petit exemple d’impro blues pour vous aider.
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1 commentaire à propos de cette dossier

Le 27/04/2020 à 15h45
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